Madame H: #28

Notre Madame H: du mois de décembre est Sara Torres, coordinatrice à l’Institut des Afriques !


Sara Torres
Coordinatrice à l’Institut des Afriques


H • • • ­ Qu’est-ce qui te fait lever le matin ?

Un de mes moteurs est d’être sans cesse portée par la nouveauté, de me lever le matin en me disant que je pars sur un nouveau projet, de nouvelles rencontres. J’essaie en quelque sorte de ne pas rentrer dans une routine. Même si je mène des projets au quotidien qui peuvent se ressembler, ils brassent des formats et des contenus assez larges qui me permettent d’être dans un renouvellement salutaire.

A • • • C’était quoi tes rêves d’enfant ?

Un de mes rêves d’enfant c’était de faire le tour du monde ! C’est d’ailleurs toujours une de mes aspirations : les voyages sont une véritable passion et j’essaie dès que je le peux de partir à cette découverte d’autres cultures. J’ai pris l’habitude de dire qu’il vaut mieux « être dans le voyage » que de « faire du tourisme », pour rejoindre le slogan de l’association de voyages solidaires ToSoCo que j’ai créée avec des amis. « Ne soyez pas touriste mais voyageur » est notre devise ! Donc ça a toujours été un rêve qui ne devrait jamais aboutir totalement vu le nombre de pays à découvrir !

© Anthony Fournier

P • • • Que faisais-tu il y a dix ans ?

Je terminais mes études à Sciences Po Bordeaux, où j’ai suivi une formation en relations et coopération internationales, et je partais à Madagascar pour y vivre et y travailler. Cette expérience a été le point de départ d’un parcours à la fois personnel et professionnel car c’est un pays qui m’a beaucoup marqué, qui a été un énorme coup de cœur et pour lequel j’ai toujours beaucoup d’attaches. J’habitais en Région Itasy au centre du pays, région de Hauts Plateaux à deux heures de route de la capitale Antananarivo. Je travaillais pour l’ancienne Région Aquitaine à l’époque, qui a toujours un programme de coopération avec l’Itasy. J’assurais la coordination, l’impulsion et le suivi de projets de développement dans des domaines très différents : le tourisme rural, l’agriculture et la formation professionnelle. La gestion de projets a jusqu’à présent été le fil conducteur de mon parcours, après la coopération, j’ai par la suite poursuivi mon cheminement vers l’associatif puis le domaine culturel aujourd’hui. Madagascar était le deuxième pays que je visitais en Afrique après être allée au Togo. C’est notamment à cette période que j’ai réalisé que ce continent était très vaste et que ces deux pays n’avaient rien à voir l’un avec l’autre, ce qui m’a permis de dépasser cette image un peu réductrice que l’on peut parfois avoir du continent, en grande partie par méconnaissance.

P • • • ­ Ce serait quoi ton « animal-totem » ?

J’aime beaucoup la figure du héron ! C’est un oiseau que je trouve très beau, tout en grâce, en force d’équilibre et en patience méditative. Il fait appel à l’imaginaire de l’orientalisme et véhicule toute une symbolique poétique que l’on retrouve dans les estampes japonaises.

E • • • Si tu devais emmener une personnalité quelque part à Bordeaux, ce serait qui et où ?

J’emmènerais sans hésiter une personne que j’affectionne de par ses écrits et son parcours de vie : l’écrivain géographe voyageur Sylvain Tesson. On irait faire un tour dans le Bordeaux qui n’est pas celui des cartes postales, donc en dehors du Triangle d’or et des quais ! J’irai dans un premier temps de l’autre côté des rives de la Garonne pour changer de perspective sur la ville. Puis je l’emmènerai faire le « tour des tours », des hauts points de Bordeaux, en commençant par la Flèche de Saint-Michel afin de prendre de la hauteur sur la ville.

© Anthony Fournier

: • • • Tes projets dans un futur proche et lointain ?

D’une part poursuivre nos projets d’échanges interculturels avec l’association ToSoCo : après avoir emmené plusieurs voyageurs, notamment Français, à Madagascar et au Maroc, on va maintenant accueillir nos partenaires en France, donc inverser la perspective et être dans la réciprocité de l’échange. D’autre part, en ce qui concerne l’Institut des Afriques, on a trouvé depuis sa création en 2015 notre rythme de croissance et donc on poursuit ce qui est déjà existant comme le festival Made in Nollywood (ndlr : les rencontres du cinéma nigérian) qui verra sa troisième édition en 2019, ou bien encore La Semaine des Afriques qui est notre temps fort dans l’année, événement qui touche à toutes formes d’arts et de créations, mais aussi des savoirs dédiés aux mondes africains. Le compte à rebours est lancé puisque la prochaine édition aura lieu du 24 au 31 mars 2019 !

N • • • Un Monsieur et/ou une Madame HAPPE:N à me suggérer ?

Je pense à la photo-reporter Eugénie Baccot qui parcourt la France et le monde à la recherche de sujets à photographier. J’aime beaucoup ce qu’elle fait car elle aborde toujours un sujet avec un pas de côté, de façon assez subtile et décalée. Je pense également à Arnaud Coutellec qui est un passionné de musique et particulièrement des anciens vinyles congolais des années 50-60. Egalement DJ, il a monté le « Bureau du mélomane » pour faire connaître le genre musical de la rumba congolaise.

 

© Anthony Fournier