Pour sa deuxième Carte Blanche, et toujours dans le cadre de ses 15 ans d’activité et d’activisme, le label indépendant Bordelais Talitres vous propose une plongée sonore à travers les années et son catalogue
via une trentaine de belles chansons qui furent et sont toujours autant de pierres à l’édifice de ce petit poucet pop & moderne.
Dure tâche que celle de devoir résumer quinze longues années et un catalogue de près de cent sorties (et d’une cinquantaine d’artistes différents) en quelques chansons, en quelques lignes.
Principalement car chacune de ces sorties a été longuement écoutée, réécoutée, adorée, chérie et portée vers les nues de toutes nos forces, avec détermination et application. Certaines d’entre elles ont effectivement réussi à crever ce plafond de verre -qui sépare les labels indépendants comme le nôtre des grosses majors aux moyens astronomiques- et à s’envoler vers des cieux plus cléments, où de plus nombreuses paires d’yeux se sont braqués sur elles ; l’on pense notamment aux travaux d’orfèvre de The National et au folk indescriptible de Frànçois and The Atlas Mountains, qui ont finalement reçu toute l’attention qu’ils méritaient. D’autres n’ont pas eu cette chance et sont restés l’apanage de quelques amoureux des musiques indés, groupes confidentiels gardés sous le coude et parfois ressortis à la faveur d’un instant, d’une réminiscence, à l’abri des regards, comme un souvenir qui ne prendra plus jamais corps que l’on chérit à jamais. Comme le témoin d’une époque, d’un sentiment, d’une propre partie de sa vie.
Naturellement, les goûts évoluent, les orientations aussi, et Talitres ne fait pas exception à la règle : c’est humain, après tout. D’où cette liste éminemment subjective, qui aurait pu changer de visage si compilée il y a quelques jours ou mois.
Mais on y retrouve certaines obsessions qui, elles, ne changeront jamais : les lunaires Flotation Toy Warning, les discrets et pourtant si vivaces Motorama, les trésors d’Emily Jane White, la verve sans concessions de Swell sont un cap duquel nous nous éloignons parfois pour toujours y revenir.
Bonne écoute !