Après ma conversation avec Karina Ketz, metteuse en scène-créatrice sonore-comédienne de la compagnie Intérieur Nuit (entre autres), je ne peux résister à l’invitation de l’Atelier des Marches à découvrir cette création pour l’audio-théâtre.
Quelques mots sur cette soirée où j’ai traversé un autre monde… (le tout sans passeport ni carte d’identité -avec pass sanitaire par contre, mais cela est désormais TERMINÉ).
J’aimerais rappeler tout d’abord ô combien l’Atelier des Marches est un lieu aussi bien hors du temps que délicieux. Dès que j’entre dans la cour devançant le théâtre, l’ambiance se fait plus sereine. On est comme apaisé lorsqu’on passe le pas de la porte. Je recommande d’ailleurs d’arriver quelques minutes en avance pour boire un petit verre qui permettra au spectateur de créer un espace entre ce qui a précédé cet instant, et ce qu’il s’apprête à vivre (parole de yogi).
Mais revenons au sujet central de cet article. La compagnie Intérieur Nuit, qui s’installait alors pour quatre soirées de représentations, proposait de se glisser agréablement dans une chaise longue afin de découvrir une mise en scène audio des textes d’Yvan Blanloeil (défunt fondateur de la compagnie), publiés sous le nom de L’homme qui se souvient de sa mort (Éditions L’ire des marges).
Personnellement peu à l’aise avec les espaces clos, l’invitation de l’ouvreuse à venir me lover dans l’écrin plongé dans un noir abyssal m’inquiète quelque peu. Mais les lumières une fois éteintes, la voix suave et si plaisante du narrateur pénétrant peu à peu mon inconscient, les effluves sonores mettant l’accent çà et là sur la narration, je me laisse rapidement cueillir par le récit tragicomique de l’auteur.
Pas question de tenter un roupillon. La mise en scène rappelle à l’ordre les spectateurs régulièrement avec des coupes brusques offrant des instants illuminés. Me voilà partie pour une heure trente de voyage méditatif porté par la voix de Yann Boudaud, une narration, qui j’insiste, est si parfaitement sublimée par l’ambiance sonore que signe Karina Ketz.
Ce moment fut une parenthèse délicate dans le monde que j’occupe. Parce qu’à l’heure où nous sommes assaillis d’images, que notre rétine est chaque seconde captée par des stimuli extérieurs, et que les humains inventent des casques de réalité virtuelle ne laissant plus un seul millimètre d’espace à l’imagination, la compagnie Intérieur Nuit rebat les cartes et propose une plongée dans un univers où le spectateur construit ses propres images, immergé dans un noir profond.
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Pour suivre la compagnie Intérieur Nuit : site internet / facebook
Pour aller voir Le dortoir des mouettes, rendez-vous :
du 3 au 7 Mai 2022 au Théâtre des Quatre Saisons – Gradignan
à l’automne 2022 aux Ambassades du conte – Capbreton (40)
Toute la programmation de l’Atelier des Marches : site internet / page facebook