Créé en 1990 par l’historien Jean Lacouture, l’universitaire et homme de radio Jean-Noël Jeanneney (l’émission Concordance des Temps sur France Culture, entre autres), Stéphane Khémis de la revue L’Histoire et Alain Rousset alors tout frais maire de Pessac (il fut élu en 1989 dans cette commune de 60000 habitants), le Festival International du film d’Histoire de Pessac en est à sa 26ème édition.
Chaque année un thème fort est développé autour de documentaires, de fictions, d’avant-premières et de débats, et en cette année si mouvementée, si malmenée par l’actualité l’équipe emmenée par François Aymé a choisi un thème brûlant: « Un Si Proche-Orient ». Plus de 100 films seront projetés dans la semaine du 16 au 23 novembre avec 40 débats invitant notamment l’ancien ambassadeur d’Israël en France, historien et brillant éditorialiste Elie Barnavi, l’ex-correspondant de France Télévisions à Jérusalem, Charles Enderlin pour débattre autour de son film Au Nom du Temple d’une actualité criante, le spécialiste du monde arabe Jean-Pierre Filiu, l’opposant syrien Haytham Manna…
Quand on demande au patron accompagné de l’adjoint Klaus Eustache (pseudo maison de Jean Le Maître dont vous reparlera) s’il ne craint pas des réactions virulentes à l’intérieur comme à l’extérieur du cinéma Jean Eustache, il assume clairement : « Ce thème Proche-Orient il fallait le faire, c’est un intérêt civique, tous les débats sont gratuits et permettent d’avoir accès aux historiens, aux réalisateurs, et ça brasse du monde, 40000 entrées globales l’an dernier pour une édition dont le thème alors consensuel était l’Allemagne. Ce ne sont pas de militants mais des gens d’Histoire qui prennent du recul sur l’actualité pour apaiser les débats.
La programmation documentaire de Pierre-Henri Deleau est parfaitement équilibrée et en fiction aussi nous ouvrons au maximum avec des films comme Cléopâtre de Mankiewicz à destination des scolaires ». On lui demande si finalement ce n’est pas l’apparent climat apaisé de Gironde qui permettrait d’aborder ces thèmes dans la sérénité. « C’est vrai qu’on aurait sans doute eu plus de mal à monter ce festival à Marseille », concède t-il dans un sourire, « mais on fait confiance à l’intelligence du public dont la soif d’apprendre n’est plus à démontrer ».
Seul rendez-vous de ce type avec les Confrontations de Perpignan et les Rendez-vous de l’Histoire à Blois, le Festival développe une très riche programmation à découvrir ici (lien http://www.cinema-histoire-pessac.com/)
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